Dans l’arène complexe de la rhétorique, la guerre des mots fait rage, où chaque protagoniste manie l’art de l’argumentation pour défendre ses idées et déstabiliser l’adversaire. Trois voies s’offrent à nous : l’attaque personnelle, la dénonciation de l’incohérence et la réfutation des arguments. Ces tactiques, intimement liées, révèlent les rouages subtils de la persuasion.
Lorsqu’on s’en prend directement à l’interlocuteur, on cherche à ébranler son autorité en mettant en doute sa compétence. Un exemple frappant : un défenseur du scrutin à un seul tour, armé de titres ronflants, réduit au silence un contradicteur en arguant sa propre expertise. Cependant, cette approche souvent déclencheur de conflits, soulève la question de savoir si l’autorité académique prime sur la valeur des idées.
Déclarer l’incohérence de son opposant est une autre stratégie subtile. En exposant les contradictions dans son raisonnement, on peut fragiliser sa position. L’exemple du Procureur face à un témoin défendant un assassin illustre parfaitement cette tactique, où le passé du témoin se retourne contre lui, sapant ainsi sa crédibilité.
Au-delà de ces trois méthodes, la tradition rhétorique regorge d’autres outils, comme l’argument a priori. Cette approche, basée sur ce qui est implicitement contenu dans un énoncé, peut sembler simpliste mais révèle la puissance des présuppositions dans les débats. Prendre le collectivisme comme exemple, où la propriété commune des moyens de production découle intrinsèquement de sa définition, soulève des questions fondamentales sur les droits humains et la nature de la propriété.
La rhétorique, loin d’être un simple jeu de mots, révèle les profondeurs de la persuasion et de la réfutation. En explorant ces diverses techniques, nous plongeons dans les méandres de la communication humaine, où la puissance des mots peut élever des idées ou les anéantir. C’est ce qui fait la différence entre un tribun et les orateurs classiques.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
