L’ancien président de la RDC Joseph Kabila ne comparaîtra pas devant la Haute Cour militaire dans le procès qui oppose l’Auditeur général (ministère public), contre les assassins de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, en qualité de renseignant tel qu’avait souhaité ardemment les parties civiles, la veuve Chebeya et Bazana, accompagnées de plus d’une cinquantaine des ONG congolaises.
C’est personnellement Me Richard Bondo Tshimbombo, l’un des principaux avocats des parties civiles qui avait porté cette demande devant les magistrats militaires.
Statuant sur un arrêt avant dire droit à son audience du mercredi 19 janvier siégeant en chambre foraine à la prison militaire de Ndolo, la juridiction suprême militaire du pays, à purement et simplement rejeté cette demande. En vertu de son pouvoir discrétionnaire, et s’appuyant sur les dispositions de l’article 249 du Code de Justice, la Haute Cour militaire par l’entremise du Colonel magistrat Martin Ekofo, juge président de la Chambre, a jugé que la demande des parties civiles non motivée et inopportune, pour que ces personnalités souhaitées, viennent déposer de la barre. Ainsi, pour être plus pragmatique, la Haute Cour militaire a lu séance tenante cette disposition à l’intention de différentes parties au procès, plus particulièrement aux parties civiles.
Il faut signaler qu’en dehors de Joseph Kabila, les parties civiles avaient exigé la comparution de plusieurs autres personnalités. À titre d’exemple, l’on peut citer l’Auditeur général des FARDC, le général Ponde, l’ancien gouverneur de la ville de Kinshasa, le bourgmestre de la commune de Limete Douglas Nkulu et tant d’autres.
Par ailleurs, la Haute Cour militaire a plutôt invité les différentes parties aux procès à se préparer d’arrache-pied pour l’étape des plaidoiries. Une phase importante qui débute le mercredi 26 janvier prochain. La Haute Cour militaire s’est dite suffisamment éclairée dans ladite affaire.
La décision prise par la Haute Cour militaire a été une déception pour les parties civiles, les ONG ainsi que les mouvements citoyens qui ont soutenu la comparution de l’ancien président Joseph Kabila en tant que témoin dans cette affaire.
‘’C’est décevant mais personne ne va baisser les bras pour que la lumière soit faite sur les assassinats de Chebeya et Bazana’’, a indiqué Me Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice. ‘’ Nous aurions souhaité que toutes ces personnalités comparaissent. Le témoignage de Joseph Kabila était capital pour la manifestation de la vérité. Mais c’est dommage que la Cour ait rejeté cette demande. Nous allons continuer à travailler pour voir comment activer d’autres dispositifs juridiques », a déclaré Georges Kapiamba.
Les ONG maintiennent la pression.
Le défenseur des droits humains, Floribert Chebeya, et son chauffeur, Fidèle Bazana avaient été assassinés en juin 2010 à Kinshasa. Cette affaire a été réouverte au degré d’appel consécutivement aux appels interjetés par les prévenus Commissaire Jacques Mugabo et le Commissaire supérieur Christian Ngoy Kenga Kenga. Ces deux prévenus étaient condamnés au premier degré par défaut à la peine capitale, pour assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Nico Kassanda
