Plus de peur que de mal, le phénomène » Kitiul » chez les Yansi n’est que symbolique

Membre de la tribu Yansi et descendant du chef de terre du village de ‘WUBA’, Cyprien Mbulwa parle du phénomène  » Kitiul »et du peuple Yansi que plusieurs personnes accusent à tort. Les Yansi sont des peuples établis en République démocratique du Congo dans la province de Kwilu.

Les véritables Yansi sont ceux de Bagata, territoire du célèbre chanteur Rochereau Tabu Ley. Yansi pris comme mot, se divise en deux. Il y a d’abord le préfixe ‘ YAN’ signifiant  » Parole » et ensuite le suffixe ‘SI’ qui marque une insistance pouvant se traduire par l’expression française  » sans doute ». Ce peuple est caractérisé par le respect de la parole dont la désobéissance peut entraîner de graves répercussions surnaturelles.

La parole chez les Yansi bénit et peut également maudire. Ainsi l’art de la parole est un domaine de vie que doit considérer tout Yansi digne de nom. On entend par ‘‘Kitiul’’, le mariage entre une fille avec le petit frère ou le neveu à son grand-père (côté maternel) mais du clan ou de la famille élargie. Ces derniers ne sont pas de la famille directe ou restreinte du grand-père. Cette pratique remonte depuis l’époque des ancêtres Yansi. Elle était plus fréquente à l’époque mais actuellement avec l’évolution des choses, ce phénomène est plus théorique que pratique, car ce mariage physique ne se concrétise presque plus. Auparavant, le mariage entre Kitiul existait voire même obligatoire. Mais même si la fille refuse, il n’y aura pas des conséquences ou répercussions en soi mais il faut absolument vous acquitter des obligations ou droits de ‘‘Kitiul’’ que celui-ci bénéficiera lors du versement de la dot de la jeune fille.

Cependant, lorsque la quote-part du ‘Kitiul’ n’est pas versé, plusieurs répercussions peuvent surgir. Ce dernier peut aussi vous traduire en justice (tribunaux coutumiers). Avec le système actuel, le monde a tellement évolué qu’au lieu d’attendre jusqu’à ce que la dot soit versée, les parents de la fille peuvent déjà payer la quote-part du Kitiul lorsque la fille n’est pas encore mariée. En ce moment, dès qu’elle va se marier, le Kitiul n’aura plus rien à réclamer car il a déjà bénéficié de ses droits. Il est difficile de mettre complètement terme à cette pratique, car même si elle a tendance à disparaître, on ne peut pas non plus la remettre en cause parce qu’elle est déjà ancrée dans les us et coutumes. Mais au cas où la jeune fille se met d’accord de vivre avec son Kitiul, on parlera donc d’un mariage incestueux, car c’est le même sang qui coule dans les veines de deux partenaires, ils sont donc frères. Dans ce cas, la quote-part du ‘‘Kitiul’’ ne sera pas versée car il a juste récupéré sa femme, au contraire c’est l’homme qui doit penser aux parents de la jeune fille en payant quelque chose malheureusement cette somme ne sera pas consistante. Plusieurs hommes se méfient de prendre en mariage les filles Yansi parce qu’ils se font des illusions sans chercher à connaître la vérité ou la réalité de plus près, le phénomène ‘’ Kitiul’’ est juste symbolique, lorsqu’un homme vient prendre en mariage une fille Yansi , c’est dans la dot ou la facture que l’homme va verser qu’on incorpore la quote-part du ‘‘Kitiul’’ et si les parents de la fille se sont déjà acquittés de ces droits bien avant, il n’est pas nécessaire d’en parler à leur beau-fils sauf si ce dernier est curieux, c’est alors qu’on lui expliquera la réalité des choses. Ensuite, la procédure sera comme tout mariage africain.

Le phénomène ‘‘Kitiul’’ n’existe pas seulement chez les peuples Yansi mais aussi chez les Mbala. Ici maintenant sous une autre forme, dans cette tribu, c’est la fille de la tante qui est prise en mariage. Étant donné que la pratique de ‘’ Kitiul’’ est assimilée aux us et coutumes, on ne peut que conseiller au respect en versant la quote-part au ‘’ Kitiul’’ ses droits lors du mariage ou avant le mariage de la fille, cela vaut même pour les croyants particulièrement les ‘‘chrétiens’’ parce que plusieurs parmi eux négligent cette pratique traditionnelle. Pour les chrétiens, cette pratique est avant tout un inceste. L’important, c’est de pas donner accès au diable en s’acquittant tout simplement des obligations y relatives.

Le phénomène ‘’KITIUL’’ est traditionnel, actuellement il est plus théorique que pratique, sur ce, aucun problème ne peut survenir si les engagements sont respectés avec la famille du grand-père.

Afili Leya, Stagiaire IFASIC

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