Avec moins de passions et un œil de parent, j’ai regardé ces vidéos sans arriver à chaque fois à la fin.
Car mon cœur sortait de la poitrine, j’avais tellement mal que les larmes coulaient sans peine. Et j’ai compris la première décision du ministère de l’EPST et des autorités du Collège Saint Georges… Ils ont tous réagi avec émotion. Ce qui est normal car moi en tant que parent, j’imagine ma réaction de voir ma fille ou mon fils dans cette ‘‘orgie’’. Sans protection (préservatifs) dans ce monde où les maladies ne tiennent plus compte de l’âge. La décision a été émotionnelle certes, mais les circonstances aussi. Ces élèves ont sali non seulement la réputation de l’école mais aussi de leurs parents, quoi que la responsabilité soit partagée. Nous sommes tous coupables. Tous ! C’est parce que nous avons vu leurs images. Et que dire de ce que nous ne voyons pas ?
Rappelons-nous des élèves du collège Révérend Kim, il y a deux ans. Ces élèves ont violé une fille de 13 ans. Ils étaient plus de 7 garçons. Dans une chambre louée par eux avec des boissons fortement alcoolisées. Après avoir drogué la petite, ils sont passés à l’acte. La plupart étaient des enfants des nantis. Après un semblant de procès, ils ont quitté le pays (grâce à leurs parents), la fille est encore traumatisée jusqu’aujourd’hui et ne sait pas retourner à l’école. Ses parents abandonnés à eux-mêmes ne savent plus prendre en charge un procès en appel pour la restauration de l’image de leur fille. Dans quelle société sommes-nous? Je l’ai dit, nous sommes tous coupables ! Dans la même année, une histoire pareille s’est produite dans un des lycées consulaires de la capitale. Là, la drogue (cocaïne) a même circulé (avec une grande partouze, en forme d’échangisme). L’école est devenue un lieu de dépravation, à la maison les parents ont baissé la garde et l’Etat a démissionné de ses prérogatives. On privilégie des matières qui n’apportent rien à nos enfants. À notre époque, nous avions l’éducation familiale, le civisme, l’éducation manuelle, et j’en passe. Que sont devenus ces cours ? Pourquoi les a-t-on supprimés du programme ? Les conséquences sont là. La télévision, les réseaux sociaux ont remplacé l’école, les parents et même l’Etat en place. On ne contrôle plus rien. Rien ! Les parents envoient les enfants à l’école pour être scolarisés mais les résultats sont à peine ce que l’on attend. Comment des enfants, des adolescents en pleine croissance peuvent s’imaginer un tel scénario ? Combien de temps ont-ils pris pour concocter cela ? Se convaincre, trouver le lieu en plus se filmer ? Ata mayele eleki ! (Ça dépasse tout entendement). C’est de la sorcellerie.
Et cerise sur la M…. Ils ont décidé de publier leurs exploits. Bandekoooo ! C’est la fin de l’année scolaire, nous devons être maintenant plus vigilants, très regardants sur l’éducation de nos enfants. L’État propriétaire n’a presque plus aucun contrôle. Ne soyons pas complaisants, de la même manière que nous devons surveiller les fréquentations de nos enfants, surveillons aussi l’école qui les reçoit. Les méthodes rudes de nos parents, qui ont marché pour que nous soyons ce que nous sommes, pourront aussi être appliquées à nos enfants avec douceur et fermeté. Mais surtout soyons près d’eux en toute circonstance. Nous devons réclamer le retour dans le programme scolaire des cours d’éducation à la vie et autres. Voilà des sujets qui doivent nous réunir en lieu et place des discussions politiques qui ne nous apportent que déception. Je suis pour l’organisation des marches de protestation contre la suppression de ces cours élémentaires dans notre système éducatif. Ces enfants ont besoin d’un soutien psychologique. Un suivi sans relâche. Pour qu’une fille arrive à accepter de telles propositions il y a entre autres un problème de confiance de soi, un trouble de personnalité et tant d’autres.
Pour les garçons, nous pensons toujours que cela peut passer mais ne nous détrompons pas, il y en a parmi eux qui resteront marqués toute leur vie. Et ne pourront trouver satisfaction que dans de pareilles conditions. Ne blaguons pas avec ça ! La seule satisfaction est qu’ils sont jeunes et faciles à récupérer. Au-delà de tout ceci, nous sommes un peuple chrétien. Nous avons l’obligation de prier chaque jour pour nos enfants. Seul Dieu qui est omniprésent peut les protéger de ces genres de tentations. La Bible dit: « si Dieu ne protège, celui qui le fait, le fait en vain ». Les enfants sont une bénédiction de Dieu. Prions et communiquons avec eux sur tout. Avec des « mots « qui tiennent compte de leur âge. La communication est une arme nécessaire pour leur croissance. Je ne voudrais pas me mettre à la place des parents de ces enfants car je ne vis pas ceux qu’eux vivent. Mais je suis de cœur avec, nous devons tous l’être d’ailleurs. Des actes pareils peuvent pousser au suicide. Ils ont aussi besoin de nos prières mais aussi d’un suivi psychologique. L’école ou l’état doit leur fournir ça. Beaucoup de gens meurent des AVC tout simplement parce que personne n’était là quand ils en avaient besoin. Les parents de ces élèves sont plus touchés que les enfants. Nous connaissons tous cette sensation d’échec. Cette question qui nous tourmente de savoir « où est ce que l’on a raté « qu’est ce qui s’est passé pour que son enfant en arrive là ? ». Il n’y a qu’un soutien psychologique qui peut les aider. Être suivi par un psychologue ne fait pas de vous un fou ! Qu’on se le dise.
Dans ce dossier, Nous devons acculer l’État propriétaire pour le retour des cours d’éducation à la vie, le civisme, l’éducation manuelle, et de santé mentale ainsi que d’autres … Parents que nous sommes, réveillons-nous avant que cela ne soit trop tard. Ça nous concerne tous.
Gudule Bwalya, une mère