En RD Congo, l’histoire semble gravée dans le marbre de la résignation. Une élite défaillante, échouant à tous égards, a tissé un réseau de médiocrité et de corruption qui étouffe l’espoir. Face à cette triste réalité, le peuple s’est lentement engourdi, s’habituant à une souffrance perpétuelle, incapable d’exiger le changement qu’il mérite.
Les dirigeants corrompus et incompétents se délectent de cette apathie, sachant qu’ils ne seront jamais tenus pour responsables de leurs méfaits. Cet état, tragiquement répandu, sert souvent de prélude à de futurs bouleversements, une lueur d’espoir dans les ténèbres de la résignation. Il est paradoxalement engluée dans un cycle de résignation.
Ce phénomène, qui touche tant l’élite que le peuple, est le résultat d’une combinaison complexe de facteurs historiques, politiques et économiques. Loin d’être un simple constat, ce cycle est le reflet d’une élite défaillante qui, au lieu de conduire le pays vers le progrès, contribue à son appauvrissement. Dans une démocratie, l’élite est censée jouer un rôle clé en tant que moteur de changement et de progrès.
Cette élite est souvent perçue comme déconnectée des réalités du peuple. Les dirigeants politiques, les chefs d’entreprise et les intellectuels semblent parfois plus préoccupés par la préservation de leurs privilèges que par le bien-être collectif. Les scandales de corruption, les détournements de fonds publics et l’inefficacité des institutions sont des signes visibles de cette défaillance.
Les promesses électorales sont régulièrement trahies, laissant le peuple dans une spirale de désillusion. Cette absence de leadership, couplée à une mauvaise gouvernance, engendre un climat de résignation, où le peuple se sent impuissant face à des décisions qui les affectent directement. Accablé par des décennies de conflits, d’instabilité et de pauvreté, il subit les conséquences de cette élite défaillante.
Face à l’absence de solutions concrètes aux problèmes quotidiens, tels que l’accès à l’éducation, à la santé et à l’eau potable, une grande partie de la population a fini par adopter une attitude de résignation. Cette résignation se manifeste par un sentiment de fatalisme qui empêche l’aspiration au changement. Les jeunes, qui représentent une part importante de la population, sont souvent désillusionnés.
Ils sont désengagés, voyant peu d’espoir dans l’avenir. Les manifestations sporadiques et les mouvements sociaux, bien que présents, peinent à transformer cette indignation en une force organisée capable de contester l’ordre établi. Le cycle de résignation en RDC a des conséquences à la fois sociales et économiques. Sur le plan social, il engendre une fragmentation de la société.
Il engendre la méfiance envers les institutions et les dirigeants se généralise. Les tensions ethniques et régionales, exacerbées par l’inefficacité des élites, peuvent conduire à des conflits ouverts, mettant en péril la paix fragile du pays. La résignation empêche l’essor d’une culture d’innovation et d’entrepreneuriat. Les ressources naturelles du pays, bien que abondantes, ne profitent pas à la population.
Au contraire, elles sont souvent exploitées de manière extractive, enrichissant une minorité tout en laissant la majorité dans la pauvreté. Ce paradoxe, où la richesse coexiste avec la misère, est emblématique d’une élite qui n’a pas su capitaliser sur les atouts du pays pour le bénéfice de tous. Pour sortir de ce cycle de résignation, il est impératif de redéfinir le rôle de l’élite en RDC.
Cela nécessite une prise de conscience collective de la responsabilité qui incombe aux dirigeants et aux acteurs économiques. L’élite doit être capable de transcender ses intérêts personnels pour embrasser une vision inclusive qui place le bien commun au cœur de ses préoccupations. Des initiatives citoyennes et des mouvements de base émergent déjà, prônant un changement de paradigme.
Ces acteurs, souvent issus de la société civile, portent des idées novatrices et aspirent à une gouvernance plus transparente et responsable. En soutenant ces efforts et en créant des synergies entre l’élite et le peuple, la RDC peut espérer rompre avec le cycle de résignation. Le cycle de résignation en RDC est un défi majeur qui nécessite une introspection profonde tant de la part de l’élite que du peuple.
La défaillance de l’élite ne peut plus être ignorée, tout comme les aspirations d’un peuple accablé par des décennies de négligence. En cultivant une culture de responsabilité, de transparence et d’engagement mutuel, il est possible de bâtir un avenir où la résignation cède la place à l’espoir.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













