Dans un contexte international de tensions géopolitiques et de luttes pour les ressources, Thierry Mariani, eurodéputé français, s’est imposé comme une voix singulière au sein du Parlement Européen en plaidant sans relâche pour la RDC. Son engagement témoigne d’une préoccupation profonde face à la situation des droits humains et des enjeux liés aux minerais stratégiques.
En dénonçant les implications de l’accord entre l’Union Européenne et le Rwanda, il soulève des questions cruciales sur la responsabilité des acteurs internationaux dans le soutien à des régimes controversés. Lors d’une intervention marquante, Thierry Mariani a déclaré : « Sans le vouloir peut-être, on finance un receleur et un criminel », en référence au président rwandais Paul Kagame.
Cette affirmation audacieuse met en lumière les craintes d’un soutien implicite à des régimes qui, selon Mariani, exploitent les ressources naturelles de la RDC au détriment de sa population. En mettant en avant la complexité des relations entre l’Europe, le Rwanda et la RDC, Mariani questionne les motivations derrière les accords commerciaux qui, sous couvert de développement économique, pourraient en réalité alimenter des cycles de violence et de corruption.
La RDC est riche en ressources naturelles, en particulier en minerais stratégiques tels que le coltan, l’or et le cobalt. Ces ressources sont vitales pour l’industrie technologique mondiale, mais elles sont également le théâtre de conflits armés et de violations des droits humains. Mariani exhorte les décideurs européens à prendre en compte les impacts de leurs choix économiques sur le terrain.
Son plaidoyer vise à faire de la transparence et de la responsabilité des entreprises une priorité, mettant ainsi en lumière le besoin urgent d’une réglementation stricte pour garantir que les chaînes d’approvisionnement ne soient pas complices de l’exploitation des populations locales. Malheureusement, l’engagement de Mariani ne trouve pas toujours un écho favorable du côté du gouvernement congolais.
En effet, celui-ci semble souvent absent, n’accompagnant pas, n’invitant pas et ne soutenant pas politiquement les actions de ceux qui se battent pour la RDC sur la scène internationale. Ce silence pose des questions sur la stratégie diplomatique de Kinshasa et sur sa capacité à mobiliser des alliés potentiels dans la lutte pour une gestion équitable de ses ressources.
Mariani souligne l’importance d’une action concertée entre les nations pour faire face à ces enjeux complexes. Il appelle à une mobilisation diplomatique pour renforcer la voix de la RDC dans les discussions internationales. Pour lui, il est impératif que le gouvernement congolais prenne conscience de l’importance des soutiens extérieurs et s’engage activement dans des dialogues qui pourraient aboutir à des solutions durables pour le pays.
Thierry Mariani, par son engagement audacieux et ses prises de position franches, défend la cause de la RDC dans un environnement où les intérêts économiques semblent souvent primer sur les considérations éthiques. Sa critique de l’accord entre l’Union Européenne et le Rwanda met en lumière les dangers d’une coopération mal pensée qui pourrait nuire davantage à la RDC.
Pour que la voix de la RDC soit entendue et que ses ressources soient utilisées pour le bien-être de sa population, un changement de cap s’impose tant du côté des acteurs internationaux que du gouvernement congolais. L’avenir de la RDC dépendra de la capacité de ses dirigeants à s’unir autour d’une vision commune qui place le bien-être de leur peuple au cœur de leurs priorités.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













