Ce matin du mercredi 18 décembre 2024, Kinshasa s’est éveillée dans un décor apocalyptique, noyée sous des pluies diluviennes qui ont transformé la ville en un véritable lac. Les rues, habituellement animées, sont devenues des torrents impitoyables, emportant tout sur leur passage. Les dégâts matériels sont colossaux, mais ce qui est encore plus tragique, ce sont les pertes en vies humaines qui s’accumulent.
Elles laissent derrière elles des familles brisées et un chagrin indescriptible. Il est difficile de ne pas ressentir une profonde colère face à cette situation. Kinshasa, une ville qui peine déjà à faire face à ses innombrables défis, se retrouve une fois de plus à la merci des caprices de la nature, exacerbés par une gestion des infrastructures qui frôle l’incompétence.
Les égouts débordent, les routes se transforment en rivières, et les quartiers populaires sont les plus touchés, comme souvent. Les habitants, déjà vulnérables, se retrouvent piégés dans une tragédie qu’ils n’ont pas choisie. Daniel Bumba Lubaki, le gouverneur de la ville, semble totalement dépassé par les événements. Où est-il, alors que les eaux montent et que les cris de désespoir résonnent dans les ruelles inondées ?
Les promesses de développement et de modernisation de Kinshasa paraissent désormais vides et creuses, comme des bulles de savon éclatant dans l’air. Le leadership, ou plutôt l’absence de leadership, se fait cruellement sentir dans ces moments de crise. Les Kinois méritent mieux qu’un gouverneur qui semble spectateur de la débâcle plutôt qu’acteur de la solution.
Les témoignages affluent, peignant un tableau accablant de la situation. Des familles ont perdu des êtres chers, des maisons ont été emportées, laissant derrière elles des souvenirs et des rêves anéantis. Et pendant ce temps, les autorités se perdent dans des discours vides, des promesses de secours qui ne voient jamais le jour, et une bureaucratie qui tourne à vide.
Les Kinois, déjà éprouvés par des années de négligence, se sentent abandonnés, comme des naufragés sur une île déserte. Les pluies diluviennes de ce matin ne sont pas qu’un phénomène naturel, elles sont le reflet d’une gestion désastreuse, d’un manque de vision et d’une incapacité à anticiper les crises. Kinshasa, une ville qui devait être le phare de la RDC, est devenue une caricature d’elle-même, un symbole de la désillusion et de l’abandon.
Il est temps que les autorités prennent conscience des réalités sur le terrain et agissent avec urgence. Les Kinois méritent des réponses, des actions concrètes, et surtout, un gouverneur qui soit à la hauteur des défis. Ce matin, la ville a plongé dans le désespoir, mais il est encore temps de lui redonner espoir. Il est temps d’agir, avant qu’il ne soit trop tard.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR













